Tous les matins, j'allume l'ordinateur et par là, m'ouvre
au monde extérieur. En
chaque aube de vie, je sais que quelque chose se produira et j'attends sans
jamais bien savoir définir quoi…
J'attends quasi depuis que je suis née non pas un lendemain meilleur mais l'instant qui dira, qui m'exprimera enfin ce pourquoi je suis là mais aussi le moment étincelle qui illuminera la vie autour, tout autour...
Alors, bien que je n'apprécie pas l'attente, je la vis quotidiennement sans véritable espérance ni présomptions. Sans bien m'en rendre compte, j'attends toujours quelque chose, non pas pour satisfaire une envie matérielle ou spirituelle quelconque ou accéder à la réalisation d'un désir bien défini mais simplement pour combler un manque latent et indéfinissable…
Seul l'arrêt du temps suspend l'attente. On pourrait en déduire et y voir une certaine concentration ou encore une particulière attention, je pointerais plutôt la densité du moment qui semble ne pas passer. Ces secondes, ces minutes ne sont alors plus calculées. Alors, je ne suis plus réalité. J'y suis sans y être, sans devoirs, desseins ou besoins à définir ou à compter. Je vis pleinement l'émotion du moment. Oh, non pas à trembler ou à frémir. Non, je suis alors vraiment, intimement intégrée en la vie elle-même. Une infime partie de la nature même. Je ne suis rien et tout à la fois. Sans identité, sans plus de personnalité, je ne suis plus individu. Je suis et accomplis belle l'évidente harmonie…
Je suis réellement différente tout en étant discrète sur ma nature profonde. J'essaie de passer inaperçue, de ne pas me faire remarquer. Je suis l'ombre qui veille et c'est peu dire…
Je ne suis ni heureuse ni malheureuse, ni triste ni contente. Pourtant, je perçois toujours ce que j'appelle beau. Tant dans les personnes croisées au hasard de la réalité ou au détour, ici, d'un simple click, et sans même avoir communément communiqué, que dans tout ce qui est éthéré simplement par et en mon regard particulier...
Et puis, il y a le ciel, immense et éternel qui jamais ne me leurre ou ne me tourmente. Il m'apaise infiniment…
Chaque jour, je saisis ce bonheur d'être peut-être uniquement une seule seconde mais elle possède cette magie à s'étendre toujours immanquablement, infiniment…