lundi 25 décembre 2006

L'assez mélancolie...

L'assez mélancolie...

J'ai lu là tout à côté, chez Ange, pour ne pas la nommer, qu'aujourd'hui était le premier jour de tout ce que la vie pouvait offrir le reste du temps sa destinée… je ne connais pas son désespoir mais je sais chez moi l'indolence son absence tout comme l'ardeur, l'inversé son espoir…

Me voilà maintenant en cette aube d'une quatrième année, tant de jours dans le décompte que je m'étais promis court, dépouillé et concis, sans détour, vibré et ravis… la réalité s'est déclarée tout autre pour croiser et rencontrer des êtres de valeurs… riches tout aussi, de leurs propres leurres, ils m'ont lentement découvert les intimes miens…

Ce croire merveilleux, cette innocence d'un autre âge qui n'a pas de raisons en ce monde, ne peut se poser là, en aucun lieu… l'absolue vérité à toujours dire, ne pas mentir, me dire complètement, en entier, sans l'ombre d'un mystère, ne pas tricher… constater évidence ce dicton qui dit la vérité n'être pas tellement bonne à dire… et ne pouvoir sembler et penser opposés, non plus jouer des hommes, des êtres humains, ne pouvoir que me détacher, m'enfuir, fuir et me détourner à jamais… laisser vivre et toujours un peu en mourir, déposer mon regard ailleurs, aussi loin que possible, m'égarer en la dimension du ciel, lui qui seul m'offre paix et sérénité…

Sa brève instant présent peut se vouloir dire dérision ou plus encore, renoncement…

L'abandon du rêve qu'un jour, un quelqu'un pourrait me protéger, prendre soin de moi, que je puisse enfin me poser et me reposer, me libérer et m'envoler sans peurs conscientes ou inconscientes… Et m'aimer, me combler de cet amour sublimé pour l'avoir si peu frôlé et l'avoir trop donné autrement, silencieusement sans décriées, sans mise en avant, sans m'en vanter de peur de me voir pointée cet horrible défaut par trop ego, tant j'en prenais immense le plaisir et également pensant, imaginant ces élans naturels, instinctifs, spontanés, né de l'humanité…

J'en suis si loin finalement, tellement éloignée… je ne connais ni le monde, ni son contenu, ni encore multiplicité, ses individus…

J'ai voulu, je veux m'éparpiller, m'ôter toute cette sensibilité, disperser tout l'amour qui me compose, me dessécher, tarir la source qui toujours grandi le bleu, qui s'étend plus qu'immense au regard de tous ces chagrins, ces peines du monde… je veux être froide, glaciale, figée indifférence sans pourtant offrir la moindre souffrance…

Et j'ai cette impression de faire mal… mal mais à qui si ce n'est qu'à ce rien que je suis !