samedi 28 août 2010

Tao dit...

- C’est vrai, tu es chiante mais…

Malgré ce que tu imagines, contaminée par l’une ou l’autre perception arrêtée, civilisée ou cultivée de vos curieuses sociétés, ton affection célèbre le monde, colore le ciel et déride la terre…

La pluie est peut-être ta seule amie et le vent ton unique confident, mais l’espace se parfume de ton être sans parement. La nature, par tous ses éléments, n’a le sens pour toi qu’une simple et belle offrande. Que la lumière du soleil égaie le temps ou que l’instant l’accorde éloigné, tu estimes tout ce qui vit pourvu que tu sois exceptée, ailleurs, insignifiant spectateur, tant que tu n’en deviennes pas leurre et que tu puisses vibrer ce particulier bonheur d’épuiser en fin, ton cœur…

- Tais-toi, tu me fais sourire, maître chat rêveur !

Je sens tout aussi ce que tu ressens. Tout comme tu sais ce que je tais…

Mais, tu sais… l’amour basique, sans obscurs calculs, nous égare et se doit de se dissimuler. N’oublie pas que tu n’es qu’un animal, une bête que je ne devrais pas autant estimer puisque je suis supposée être un homme, enfin une femme - non sœur puisque seule au monde - mais tout de même dite, supérieure…

D’ailleurs ton affection n’est qu’une sorte d’instinct alimentaire dixit je ne sais plus qui. Et puis, sans notion du temps, sans passé ni avenir conscients, comment pourrais-tu exprimer ton attachement…

Bien sûr, oui, je suis entièrement du même avis que toi, ce sont de drôles d’idées, bien trop humanisées, trop hautes pour nos petits esprits tout racornis ou engourdis…

Pourtant, le plaisir d’être bête est aussi de pouvoir s’exclamer : nous, on s’en fout !!

Je t’aime comme j’aime le fruit de ma chair, comme j’aime mes deux enfants, petits d’homme devenus grands sans que ce sentiment me semble déplacé, hors le sens de la vie ni ne les dérange, ou l’un, ou l’autre.

Je vous aime simplement parce que cet amour là me permet d’être moi, m'offre le plaisir nature de ne pas avoir à me farder ou à me cacher derrière une quelconque mise faussée. Il me donne le bonheur de ne rien attendre si ce n’est qu’un sourire non pas en retour de quoi que ce soit mais né impulsé vraiment par le cœur…

Là est l'instant présent. En cet espace naît la vie par sa seconde sans passé à remâcher ni avenir à vouloir conduire. Un non souvenir, hors mémoire, un don né à diluer pour toujours, beau le regard...

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