J'imagine… j'imagine car je ne sais. J'imagine car je pense consciemment et/ou inconsciemment. Parfois même, il m'arrive de réfléchir. Mais je crois profondément et pour toujours…
Il faut bien dire que j'ai la divagation fertile, ou plutôt, que mon imaginaire se plaît merveilleusement bien à stagner, à seulement vivoter de peu, par et pour une seule idée qui n'en est pas vraiment une mais dont je ne peux définir exactement le sens par un mot bien précis pour mieux l'accorder. En fait, je me moque d'énoncer avec justesse ou non ma pensée. Autant la laisser dériver et laisser venir toute douce, la folie…
J'imagine toutes ces personnes qui disent vouloir réaliser et parfois avoir fort bien concrétisé et matérialisé leurs rêves même les plus fous alors qu'en réalité, je ne peux atteindre le concept, l'idée (encore) qu'un rêve puisse être matière ou chose ou que sais-je encore à laisser s'égarer. Car si je comprends bien, atteindre l'aspiration fait s'en dessiner une autre dont le seul absolu est finalement l'expirer pour encore et encore en inspirer de toutes nouvelles. Un fantasme accompli découvrirait donc toujours l'ennui pour tout de même, ouvrir, agrandir l'imagination qui aurait alors bien fort à faire afin de pouvoir se réjouir à nouveau…
Je sais pourtant que tout est encore une question de vocabulaire, qu'un rêve est bien plus souvent un terrible désir ou une très forte envie ou encore un projet. Alors pourquoi ne pas dire simplement, vouloir les réaliser et/ou les avoir concrétisés sans utiliser un mot à faire rêver…
J'imagine tout aussi ces amours nés de bonnes excuses tellement justifiées par la raison, elle née d'un évènement ou par une action liés toujours au soi(s !). Je t'aime parce que tu m'aimes et t'aimerai plus encore lorsque tu m'aimeras moins. Je t'aime parce que tu m'as sauvé. Je t'aime parce que tu le vaux bien et sans doute, flattes-tu subtilement mon ego. Je t'aime surtout parce que cet amour là, m'appartient…
À nouveau, je ne saisis pas vraiment, sans doute pour ne pas réellement connaître, ni encore ne perçois bien cette notion par trop compliquée et donc, pour moi, négativement mystérieuse.
Mon besoin est autre, dévié (encore et toujours) tout en étant aussi egocentrique sans pourtant en devoir absolument justifier ses élans. Il est seulement étroitement et infiniment lié au rêve. Ces songes éthérés, hors matière, couleur et ne donnant rien à faire si ce n'est qu'être en souriant…
J'ai besoin d'aimer pour alimenter mes rêves. Simplement afin de les garder extraordinaires en les soutenant infiniment et en les nourrissant par la beauté que je perçois chez d'autres et autour, tout autour. Celle qui est là, juste là, à portée, naturelle, délicate et dédicacée au monde entier, sans devoirs particuliers et qui n'est pas à prendre, à enlever ou à voler, à s'approprier mais à découvrir. Elle seule inspire. Elle seule aère le courant et donne à venir au monde et au temps pour vibrer en vie, l'instant…
J'y crois. En tout cas, j'imagine et ça me va...