Exprimer le désir, écrire non pas une envie à chatouiller le physique mais
consigner blanc sur bleu récurent mon seul et constant vœu…
Découvrir seulement et simplement ce besoin afin que par sa nature toute naturelle, il puisse en fin s'éparpiller et vraiment me laisser penser non individualité. Alors, je serais en paix, sereine en dedans et indifférente en décor.
Notez que j'aurais pu facilement tourner cette vérité toute mienne tout autrement en dénotant non pas ma personne mais le monde en général - et donc, non pas une personne en particulier, je précise ! - qui alors se découvrirait seulement et simplement besoin afin que par cette nature toute naturelle, il puisse en fin s'approprier et vraiment laisser penser son égocentricité. Alors, il serait en paix, serein en dedans et indifférent au décor…
Et oui, il suffit d'un rien. Et non, je ne bégaie ni ne radote…
Tout est si facile, bêtement simple lorsqu'on veut ne pas reconnaître ou ne pas essayer d'atteindre en réalité le nœud qui cause le problème…
Je suis ce repli bien enlacé corseté et trop emmêlé serré pour pouvoir être encore un jour débrouillé. Pourtant, je me débrouille bien. Je range et trie couramment ou explique simplement pour élucider logiquement ou encore ne demande que très rarement de l'aide, préférant de loin, encore et toujours apprendre même si parfois - ou souvent, selon l'opinion - à mes dépens. Je me moque complètement de l'idée amenant le jugement que pourraient m'imputer les gens. Ce qui me porte n'est très certainement pas accessible mais qu'importe ! Je n'ai aucune colère à refroidir, aucune haine à définir, rien à reprocher ou à retenir pour ce peu déjà trop, insidieusement, se créer.
J'écris pour moi. J'écris ce rien à dire pour soulager le poids de ma conscience, pour m'alléger de pensées secouées, de sensations hautement ressenties et qui, en l'état, m'empêchent, par exemple cette nuit, de dormir…
Tout est tellement simple, si aisé lorsqu'on veut reconnaître et essayer d'atteindre en réalité la délivrance. Plus encore lorsque la fatigue appuie la condamnation et augmente la circonvolution pour ce trou noir en devenir infini non désiré.
Car je suis un simple trou noir formé lors de ma naissance à partir d'une lumineuse et majestueuse étoile. Mon aube fut contre sa faim de rayonner encore et encore. Alors, tout bonnement, elle s'accorda à encore exister autrement en s'attirant en dedans, toujours plus avant, à l'infini infiniment et évidemment là, me créant. Voilà pourquoi vivant, je suis son existant. Invisible puisque obscure, m'attirant ego en dedans et me nourrissant par la lumière à scintiller autour, tout autour, sans jamais vouloir, désirer ou soupirer une mise à l'éclat en avant. Je brille à l'intérieur, à l'abri, bien au froid de toutes les rigueurs échauffées par la rancœur.
Pourtant, à force et après toutes ces années, je dois bien avouer avoir par trop accumulé, de tout et de rien, qui se font maintenant non plus gentil fouillis à débris mais bien plus impressionnant carcan trop pesant…
Alors comment en terminer avec cet infini grossissement si ce n'est que ne plus l'alimenter pour le laisser doucement mais inévitablement, faute, expirer…
La mort est toujours douce si et seulement si, elle n'est pas associée étroitement à une erreur de vie ou précisément à une faute qui pointe l'autre. Cesser de vivre est s'endormir afin de retrouver le rêve à naître d'aucune matière mais qui porte la manière à équilibrer juste l'univers…
Sentir tout de toutes les manières,
Vivre de tous les côtés,
Être la même chose de toutes les façons possibles en
Même temps,
Réaliser en soi toute l’humanité de tous les moments
En un seul moment diffus, profus, total et lointain.
Pessoa, Œuvres poétiques d'Alvaro de Campos