Lune est pleine par sa balade mesurée maintenant achevée.
Elle, rond de vie isolé, se mire clarté pour nos regards fatigués. Elle, onde définie si pâle, diffuse sa pauvre lumière à pourtant défaire sensés et m'arrête de son point maintenant tout cerclé…
Elle, simple et fidèle, imaginée souvent toute vilaine et cependant si belle, ne se résignera jamais à abandonner la Terre. Elle préfère se taire pour ne pas plus encore la blesser…
Son corps différencié, non normé juste esthétique, s'offre encore et encore, sans fausse pudeur malgré son âge avancé. Simplement pour éclairer le côté noir, négligé de son vieux compagnon terrestre dont le flanc alors assombri, si triste parce que déserté, et régulièrement, par son meilleur ami Soleil qui lui, si brillant, tellement chaleureux, défini bien mieux - et faut-il le dire, un rien arrogant - ose se permettre cet écart.
Alors, elle brille tout en sachant ne jamais pouvoir égaler l'astre du jour. Même qu'elle s'en moque et se fait discrète lors de son retour. Elle s'illumine uniquement, seulement pour faire plaisir et embellir la Terre. Toute entière, elle se donne, ou bien ronde, ou berceau souriant, ou encore par d'autres formes oblongues uniquement apaisantes…
Aussi, que penserions-nous si ce couple plus que millénaire venait à se quitter…
Et que tourne puis s'en retourne la Terre. Que seulement, Lune détourne encore cette fois la peine, la roule pour que puisse le bleu en faim dérouler toutes ses autres si belles éclairées à tant émerveiller. L'essence ciel, l'essentiel : vos inaccessibles étoiles à toujours envier…
Je ne suis que satellite qui gravite, et évolue tout aussi autour d'un univers. Mais bien plus petit pour l'avoir volontairement, lentement, insidieusement forcé à se dépeupler. Lui, en devenir bientôt si sec, tellement aride que plus personne n'osera, ne pensera ou même n'imaginera y aluner…
Au contraire de belle dame Lune, je ne suis pas belle. Je n'ai jamais réellement existé et ne veux plus que m'en aller. Alors, astucieuse, je me défile et désenfile un à un tous les points à liens afin que lorsque mon infini ouvrage sera terminé, plus une broderie enchantée ne puisse évoquer le souvenir qu'a été ma vie…
Lune où l'autre, lunatique bien moins belle, s'éloigne peu à peu par son calcul à se panser seule, désertera en fin, l'espace Infini…T