samedi 30 décembre 2006

Pesée densité écourtée...

Voilà une semaine dénudée le devoir, étirée selon mon bon vouloir, accomplie complète… ni désabusée posé le désespoir ni accompagnée déposé l'espoir… achevée mon ordinaire à traîner le temps autrement et consommée par beaucoup d'heures de sommeil, elles accompagnées de rêves, de si beaux rêves normalités… il y avait si longtemps…

Si longtemps, il me faut bien l'avouer, le constater, écrire cette peur cachée pour ne pas oublier, non plus me leurrer, encore… je n'osais même plus ce laisser aller… rêver telle la réalité pour me voir larmes encore s'écouler le savoir d'un pouvoir, d'une faculté à ne jamais réaliser, ni me réaliser… céder à la destinée, à sa façonnée d'elle... ma finalité, mon souhait, mon désir pour laisser venir et ne plus rien retenir…

Rêver peut être, tout aussi se projeter, s'abandonner au possible à venir, s'imaginer demain et le prendre en main… composer, se composer… tendre, étendre sa couleur singulière… penser, espérer, également oui, calculer… s'attendre, attendre…

Attendre un je ne sais quoi, cet éclat, cette étincelle qui ouvrirait ma vie, un message, un mot… oui, ces mots qui me troublent, m'envolent… ces mots qui me disent profondeur, me délivrent, libèrent mon cœur… ces mots qui m'ont simplement fait revivre, renaître, remonter, m'évader et fuir l'endroit né la somme d'un chagrin, d'une si profonde souffrance, tue, mise de côté, latente, présente et qui d'une banalité s'est découverte dans sa totalité, en son entier…

Et seulement postposer, reporter, ajourner ce qui doit être, ce qui devait alors se faire… maintenant, affronter et bien l'exécuter…

Le temps est venu la dépose de mes semblées armes, de me défaire de cette force tendre, d'oser enfin l'égarer, de déclencher le processus qui sera ma perte, de faire le bilan de cette année, de cet encore ajout d'un an à tous ses précédents, ce temps l'avant…

Je sais pertinemment la vie difficile, je sais indubitablement qu'elle n'est pas belle pour le monde dans son entier et je ne sais pourquoi, je la décrie si remarquable…

Je n'oublie pas les guerres, les souffrances et toutes ces horribles maladies… je m'en détourne consciemment pour ne pas ajouter douleur à mon égoïste et si douce mélancolie, pour ne pas en devenir irrémédiablement profond chagrin à m'aigrir… j'égare les souvenirs maux pour me garder si précieux, rien que le beau… je fausse la réalité, je m'offre du rêve tout éveillé… toujours, depuis toujours, je me suis égarée, m'égare, m'abuse, m'illusionne d'étoiles à pétiller mon regard…

être, d'être à côté, pas très loin, mais toujours lisière tangible et m'imaginer si belle en dedans… ce déjà pensé ouvre toute l'autre réalité et me voit l'écriture s'émietter…

Me dire, médire ce moi à décrier trop belle sa détestable vanité à observer, considérer, contempler l'humanité et m'en oublier la partie, et m'en détacher l'unique… négliger la donnée essentielle d'en être tout simplement et non pas dans ses plus beaux présents…

Le bilan, sa balance pesée est déjà tout indiquée, et rien ne la fera se changer…

Mais va belle la vie car ce jour se doit l'être beau, magie infinie le résumé à se garder, à s'en garder, en sa soirée pétillée de toutes nos douces folies, d'une délicieuse année accomplie..